Syrie : Qui bombarde la France?

L’intox politique est à son comble

Hollande lance les Rafale à l’assaut de la Syrie. Reste à savoir si les bébés de Dassault vont survoler la Syrie du Nord, ou la Syrie du Sud. La nuance est d’importance. Car le Nord appartient à la fois à l’armée islamique, ou à Daech, ou au Front al-Nosra, ou à la coalition anglo-américaine, ou aux Kurdes, enfin, ceux qui ne sont pas (trop) bombardés par l’armée turque. Au sud du pays, le régime d’Assad tient encore, grâce à une double injection de renforts : celui du Hezbollah, le bras armé des Iraniens dans la région, et celui des Russes, qui ont toujours « protégé  » la Syrie. Et quelque peu freiné l’appétit des Américains.

carte_ei_irak_syrie-7bc98En attendant plus d’éclaircissements, la situation syrienne présente des points communs avec le cas irakien, un pays multimillénaire passé à la moulinette de l’Empire en deux coups de cuiller à pot : le premier en 1991, le second en 2003. Depuis, l’Irak n’est plus un pays, mais un agglomérat de régions, plus ou moins sécurisées selon qu’elles recèlent quelque chose dans leur sous-sol. Les parts de gâteau étant distribuées aux vainqueurs au pro rata de leur engagement. Car après la destruction, vient la reconstruction. Les nationalismes arabes n’ayant pas l’heur de plaire à nos amis américains, surtout s’ils sont assis sur un tas d’or (noir), ces régimes – dont la dureté devient prétexte à invasion extérieure – sont chassés du pouvoir de deux façons différentes, qui ont fait leur preuves : la révolution Orange, dite aussi préfabriquée, et l’agression militaire pure et simple. Une sorte d’acharnement démocratique.

Les informations sont tellement contradictoires que personne, loin du terrain, ne peut dire qui contrôle quoi, et qui contrôle qui. Quelle est la part de l’Armée islamique manipulée par les Américains contre Assad, la part indéfectiblement anti-américaine et anti-israélienne de ces mêmes islamistes (qui préfèrent curieusement pour des fous d’Allah attaquer Assad qu’Israël), qui sont évidemment de vrais méchants, au sens occidental, sans oublier le double jeu des Turcs…

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