Suisse : crise migratoire

Entretien avec Alain Soral

la crise migratoire et les votations en Suisse

Alimuddin Usmani : Alain Soral, le 5 juin prochain le peuple suisse sera amené à se prononcer sur une révision de la loi sur l’asile. Celle-ci implique une accélération des procédures mais offre également une assistance juridique gratuite aux demandeurs d’asile. Qu’en pensez-vous ?

Alain Soral : Je pense malheureusement que ça correspond à la mise au pas progressive de ce qu’on peut appeler l’exception suisse, par rapport aux lois mondialistes de l’Union européenne et puis à la tendance mondialiste générale. La Suisse était un petit pays qui maintenait farouchement son indépendance et sa conception de l’appartenance citoyenne et du patriotisme. Je crois que malheureusement, comme on dit, le poisson pourrit toujours par la tête. J’ai l’impression qu’il y a des élites politico-économiques en Suisse qui se rallient de plus en plus au mondialisme et qui poussent le peuple suisse à ce ralliement, qui n’est pas de très bon augure.

Si la révision de la loi est acceptée, l’État pourra procéder à des expropriations pour construire des centres de requérants d’asile. Quel est votre avis sur cette véritable remise en cause du droit à la propriété privée ?

Je crois que ça correspond à tout ce qui se passe en ce moment en Europe, où on essaie de nous submerger de migrants pour des raisons assez étranges. Des migrants dont nous n’avons pas besoin, qui ne correspondent pas à une demande d’emploi, qui sont souvent de faux réfugiés politiques ou des gens qui ne fuient pas, en réalité, la guerre, qui sont presque toujours des mâles seuls, à un âge dangereux qui est l’âge de la prédation sexuelle, des mâles d’une vingtaine d’années. On a l’impression qu’il y a une volonté de déstabiliser et de soumettre la Suisse à cette espèce de chaos migratoire contrôlé, que nous subissons également en France, que subit également l’Allemagne et auquel essaient des résister seulement quelques pays, comme la Hongrie. On aurait pu espérer que la Suisse soit plutôt sur le modèle d’insoumission hongrois. On ne sait pas quel sera le résultat de la votation, mais effectivement c’est inquiétant, on voit que la Suisse se soumet progressivement à l’idéologie mondialiste, y compris à la culpabilité dans laquelle elle ne doit pas sombrer, puisque, en tant que pays neutre, la Suisse n’a pas grand-chose à se reprocher par rapport aux événements du vingtième siècle.

L’année dernière, près de 10 000 Érythréens ont déposé une demande d’asile en Suisse. Environ 90 % des Érythréens au bénéfice d’un permis de séjour ne travaillent pas et dépendent de l’aide sociale [1]. Quelle réflexion vous inspire le cas de ces Érythréens ?

On ne comprend pas pourquoi, d’abord, ils choisissent la Suisse. Ils n’ont aucune attache ethnico-culturelle et religieuse avec ce pays. C’est une démarche de pur parasitisme puisqu’il n’est pas question qu’ils travaillent. On ne voit pas pourquoi la Suisse accepte ces parasites et ces prédateurs nomades. C’est totalement incompréhensible, sauf si on comprend l’idéologie mondialiste qui pousse au métissage forcé et qui pousse à dévier les colères légitimes envers les prédateurs financiers en tournant la colère populaire vers des parasites du sous-prolétariat, pour cacher leur propre parasitisme. Malheureusement, on voit que la Suisse subit la même offensive orchestrée de loin en loin par Soros et son Open Society Foundation, sa fondation pour la société ouverte, qui est en fait la destruction des nations, la destruction des frontières, la destruction des identités par le métissage forcé et le métissage avec des gens qui ne peuvent que produire un déclin et un effondrement civilisationnels.

Jusqu’à présent, certains pays d’Europe centrale (République tchèque, Pologne, Slovaquie) ont été épargnés par la vague migratoire. Les oppositions à cette immigration incontrôlée, tant au niveau des élites politiques que de la population, restent fortes. De quelle manière ces pays peuvent-ils se défendre face aux desseins du nouvel ordre mondial ?

Je crois qu’il n’y a pas trente-six choses à faire pour les pays européens. Ils doivent déjà sortir ou refuser d’entrer dans l’Union européenne et sans doute, pour ces pays qui veulent résister, créer une fédération de nations autonomes. C’est un peu mon slogan : « Nationalistes de tous les pays, unissez vous ! », sous-entendu : unissez-vous contre le mondialisme. Normalement la Suisse, qui n’est pas dans l’Union européenne, serait naturellement positionnée pour rejoindre cette fédération de nations antimondialistes. Mais quand je vois certains signes comme la puissance incroyable de la CICAD en Suisse, je me dis que la Suisse est en train de passer sous contrôle mondialiste. Les signaux d’alerte sont toujours les mêmes, c’est, en général : religion de la Shoah, culpabilisation sur tout ce qui est fierté nationale et identité nationale, l’imposition de force de l’idéologie antiraciste, qui est en général à deux vitesses. Je suis effectivement étonné que la Suisse se laisse entraîner dans cette pente qui est normalement réservée aux pays soumis à l’Union européenne.

Puisque vous évoquez la CICAD, on a appris dans le journal 20 minutes.ch qu’elle allait déposer plainte contre l’Artiste mal-pensant, qui était régulièrement publié dans les dessins de la semaine. Que pensez-vous de cette histoire ?

Cela ressemble beaucoup à ce que nous vivons en France avec la dictature du CRIF, de la LICRA et de l’UEJF. En France, la justification de tout ça c’est le pétainisme, mais je ne vois pas comment ça peut être justifié en Suisse. Ce qui veut bien dire que ça n’a rien à voir avec le passé ou les supposées fautes du passé. Cela a à voir avec une domination de plus en plus violente d’une communauté qui, en fait, s’appuie essentiellement sur son pouvoir financier international pour imposer sa vision dominatrice, qui correspond tout à fait à la vision de l’Ancien Testament, et habiller ce désir et cette volonté de domination par, soi-disant, un combat de défense des minorités, puisqu’elle serait une minorité – soi-disant opprimée, alors qu’elle est aujourd’hui, de toute évidence, une minorité agissante – et se cacher derrière l’antiracisme pour en fait imposer une vision qui, elle, est totalement raciste, qui est la vision de ce qu’on appelle le « peuple élu », avec le projet de Terre promise. La Terre promise, on commence à le comprendre de plus en plus, ne se limitant pas à la Palestine biblique, mais à la Terre entière.

J’ai une dernière question sur la crise migratoire. D’après un sondage commandé par Amnesty International 82% des Français se disent favorable à l’accueil des réfugiés. Toujours d’après ce sondage, c’est en Russie (26 %), en Thaïlande (29 %) et en Inde (41 %) que les proportions sont les plus faibles d’habitants favorables à une action renforcée de leur gouvernement en faveur des réfugiés. Avez-vous un commentaire à faire sur ce sondage ?

Déjà ces sondages sont fortement sujets à caution, ils sont là pour accompagner un matraquage idéologique et une idéologie dominante dont on a bien parlé. Je n’y crois donc pas trop, il faudrait voir comment ils sont faits. Ensuite, on voit que les nations qui résistent à ce matraquage sont des nations qui sont soit hors de la sphère de domination des droits de l’homme, comme l’Inde, ou alors des pays où il y a un vrai leader national et patriote qui résiste à cette déferlante idéologique de domination et d’écrasement qu’on appelle idéologie des droits de l’homme – ce sont toujours d’ailleurs les droits de l’homme à deux vitesses –, c’est-à-dire la Russie de Poutine. Je crois que plus que jamais, pour notre monde européen et chrétien, Poutine est quand même l’exemple de la marche à suivre, d’une résistance aux mondialistes, tout en étant un pays qui tolère la pluralité des nations, puisque la Russie est un pays où il y a des citoyens d’origines diverses, qui cohabitent à peu près harmonieusement parce que les fauteurs de guerre, ceux qui pratiquent le diviser pour régner, ne sont pas tout-puissants là-bas. Et je pense que la condition des musulmans est bien meilleure dans la Russie de Poutine que dans l’Europe droit-de-l’hommiste actuelle qui aujourd’hui, tout en prétendant défendre les minorités et lutter contre le racisme, alimente, notamment à travers cette semi-fiction qu’est l’islam radical, les tensions ethnico-religieuses dans un but de soumission et de domination, et toujours aux mêmes. C’est assez limpide.

Source : lapravda.ch

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*