Irak : Daesh en chute

Défections dans les rangs.

244 combattants de Daesh sont rentrés en France, ils font du bon boulot (Fabius).

En recul sur tous les fronts, l’organisation jihadiste a bien du mal à empêcher les combattants étrangers, désabusés, de rentrer chez eux

Les défections, notamment de jihadistes occidentaux, se multiplient dans les rangs de Daesh, et leur retour dans leurs pays d’origine est un casse-tête pour les services antiterroristes.

En recul en Syrie et Irak, soumise aux bombardements incessants de dizaines de chasseurs-bombardiers, l’organisation peine à empêcher certains des milliers de volontaires étrangers qui l’ont rejointe depuis 2014 de quitter les terres du califat autoproclamé pour rentrer chez eux.

« Ils sentent que la phase finale a commencé »

Leurs motivations sont multiples : peur des raids aériens, déception par rapport à ce qu’ils avaient imaginé, corruption des dirigeants locaux, exactions envers d’autres musulmans sunnites ou tout simplement ennui, précise une étude menée sur soixante d’entre eux par l’International centre for the study of radicalisation (ICSR) du King’s College de Londres.

« Ils sentent que la phase finale a commencé, beaucoup commencent à nous envoyer des messages pour savoir comment rentrer », confie le coordonnateur national du renseignement en France, Didier Le Bret. « Il n’est plus question d’expansion du glorieux califat, et nous savons que certains se font tuer quand ils tentent de fuir« .

244 retours en France

Selon le directeur général de la sécurité intérieure française (DGSI), Patrick Calvar, à la mi-mai « 244 personnes étaient revenues de la zone syro-irakienne en France ». Mais ces retours sont entravés « par la politique de Daesh qui, dès lors qu’ils souhaitent quitter la Syrie, considère les intéressés comme des traîtres à exécuter immédiatement ».

« Les raisons pour lesquelles ils ont fui sont aussi complexes que celles qui les ont poussés à y aller » écrit dans un rapport Peter Neumann, directeur de l’ICSR. « Ils ne sont pas tous devenus de fervents partisans de la démocratie à l’occidentale. Certains ont commis des crimes ».

« Daesh cherche à combattre d’autres musulmans, Daesh commet des atrocités envers des musulmans, Daesh est corrompue et ne suit pas les préceptes de l’islam, la vie sous le joug de Daesh est dure et décevante »

« Du simple massacre »

Partis parfois sur un coup de tête, parfois persuadés qu’ils allaient rejoindre une utopie, une société idéale régie par la charia, parfois à la recherche d’adrénaline, de camaraderie, d’un rôle de chevalier blanc, les apprentis-jihadistes sont souvent confrontés, selon le récit des déserteurs, à un quotidien fait de violence, de barbarie, de peur, de privations, d’ennui, d’incompréhensions, de discriminations basées sur le pays d’origine.

Selon l’un d’eux « les chefs de Daesh n’hésiteront pas à raser un immeuble, avec des femmes et des enfants à l’intérieur, pour tuer une seule personne. Ce n’est pas le jihad révolutionnaire, c’est du simple massacre ».

Source modifiée du Sudouest

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