Ilan Halimi : un crime d’État ?

Benoît Savéan oublié des médias

un meurtre, en république, est le meurtre d’un Français, et non d’un juif ou d’un Blanc, d’un rebeu ou d’un black. Pourquoi la judaïté d’Ilan Halimi est-elle devenue juridiquement une circonstance aggravante, terriblement aggravante au regard des peines infligées, puisqu’elles ont été confirmées ou augmentées en appel ?

En 2006, une bande de galériens enlève au moyen d’un appât féminin un employé de boutique de téléphonie qui a le malheur d’être juif, et pauvre. L’objectif est de soutirer 450 000 euros aux parents ou à sa communauté, les juifs étant censés être riches, ou solidaires. Las, les amateurs obnubilés par le fric (qui n’arrivera jamais) transforment le rapt en boucherie, et font les gros titres, quand on découvre Ilan Halimi le long d’une voie de RER, littéralement mourant. L’émotion est, selon les médias, « énorme ». L’enquête ne l’est pas moins, sous la pression des politiques, eux-mêmes aiguillonnés par les associations. Toute la classe politique fait front commun pour condamner la barbarie, la lâcheté, la bêtise, tout quoi.

Le 13 février 2006 à 8h30 du matin, Ilan Halimi est retrouvé mourant à Sainte-Geneviève-des-Bois.

Le 27 février 2006, à 20h15, une dépêche de l’AFP évoque « un homme séquestré et battu pour de l’argent, retrouvé mort dans le Haut-Rhin ». La mort remonterait au petit matin du lundi 20 février.

Voici ce que dit la suite :

« Le corps d’un salarié de PSA Peugeot Citroën, enlevé il y a plus d’une semaine à Audincourt (Doubs), séquestré et battu par des ravisseurs qui voulaient lui extorquer de l’argent, a été retrouvé samedi soir dans le Haut-Rhin, a-t-on appris de sources judiciaire et policière. Selon l’autopsie pratiquée lundi, la victime, âgée de 54 ans, est décédée de strangulation, de traumatismes au crâne, d’enfoncements de la tempe et du thorax, a-t-on appris de source judiciaire. Son visage était méconnaissable, ses oreilles arrachées. Huit personnes, âgées de 26 à 50 ans, ont été interpellées vendredi et samedi, et placées en garde à vue. L’une d’entre elles a mené les enquêteurs au corps de Benoît Savéan, dans la forêt de Mortzwiller (Haut-Rhin), a-t-on précisé de mêmes sources, confirmant une information des quotidiens les Dernières Nouvelles d’Alsace et l’Est Républicain. “Il ne s’agit pas d’un gang, même si les personnes soupçonnées d’être les auteurs principaux, âgés d’une quarantaine d’années, sont connues des services de police”, a précisé François Pucheus, procureur de la République de Montbéliard, rejetant une possible analogie avec le gang qui a enlevé Ilan Halimi. “La préméditation n’est cependant pas à exclure”, a-t-il précisé, ajoutant : “La violence dépasse ce que l’on peut imaginer.” »

Les responsables, non taxés de racistes anti-Blancs ou anti-Français, écoperont de 12 à 27 ans de prison en 2009. Le procès de ce gang de barbares n’aura pas déchaîné les médias, c’est le moins qu’on puisse dire : 216 articles sur Le Monde pour « Ilan Halimi », zéro pour « Benoît Savéan ». No comment, sinon que les médias ne semblent pas particulièrement savéanistes. Il ne s’agit pas de comptabilité morbide, ni de compétition victimaire, malgré les propos de la chroniqueuse sioniste du Monde Caroline Fourest, le 28 mai 2010 :

« Très pratiqué sur Internet, ce sport victimaire a ses professionnels, comme Dieudonné, et ses amateurs en chambre. Sa technique est rudimentaire. Il suffit de compter le nombre de minutes ou de lignes consacrées au moindre fait divers impliquant un juif ou un Arabe. Facile et divertissant. Mais l’inverse du journalisme, qui hiérarchise en fonction du contexte. D’où l’incompréhension entre ces deux univers. »

Justement, là, le contexte est en tous points identique. CQFD.

La question que l’on se pose, huit ans après les faits, est celle de la proportionnalité non pas de la peine (les bras cassés du 9-2 et du 9-3 ont pris un cumul de 178 années de prison ferme), mais de la réaction médiatique. Dans le même registre, le sketch de Dieudonné joué en direct chez Fogiel en décembre 2003 déclenchera une réaction en chaîne atomique. Comme si une charge avait été ajoutée derrière le sketch, pas vraiment explosif en soi. A l’opposé, le double meurtre crapuleux commis en 1984 par Valérie Subra et ses deux complices, le fils à papa Hattab du Sentier et le crétin Sarraud, fera trois vaguelettes : à peine 10 articles dans Le Monde… et encore, en majorité pour le film de Tavernier, L’Appât. Et pas de qualification de « barbare » pour le couple Subra/Hattab, deux êtres moralement pourris, et libres depuis 10 ans.

Non pas qu’il faille banaliser un meurtre, surtout s’il est barbare, mais un meurtre, en république, est le meurtre d’un Français, et non d’un juif ou d’un Blanc, d’un rebeu ou d’un black, comme disent les journalistes de gauche. Pourquoi la judaïté d’Ilan Halimi est-elle devenue juridiquement une circonstance aggravante, terriblement aggravante au regard des peines infligées, puisqu’elles ont été confirmées ou augmentées en appel ? La ministre de l’Intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, relayant la demande des « organisations juives », qui considéraient les peines prononcées trop clémentes.

Quelle singularité autorise des citoyens français, même une famille de victime – dont on comprend la douleur – à obtenir un tel alourdissement pénal, alors que les journaux regorgent de peines ridicules pour les violeurs et autres tueurs ? Alors que les familles des victimes d’Émile Louis ont attendu 20 ans pour obtenir un pitoyable semblant de justice ?

Parce que Auschwitz ? Parce que « la hausse des agressions antisémites », ou tout simplement parce que « la pression des associations communautaires » ?

Source : E&R

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