Villeneuve-sur-Lot : Colocation et coup de couteau
Un français repris de justice et employé de mairie, blesse au couteau le visiteur de trop
Exaspéré que l’appartement dans lequel il est en colocation soit finalement devenu un squat, il larde de coups de couteau le visiteur de trop
a plupart du temps, la colocation permet de parer les loyers excessifs ou de rompre la solitude. Parfois, néanmoins, elle tourne au drame, comme samedi soir dernier, dans cet appartement de Villeneuve-sur-Lot, que Serge (1), employé de mairie, partage avec un collègue de travail.
Depuis que le colocataire de Serge héberge son cousin, l’appartement est devenu aussi fréquenté qu’un hall de gare. Et Serge, 52 ans, ne supporte plus tous ces jeunes qui viennent chez lui et transforment son appartement en squat.
Samedi en fin d’après-midi, David, 17 ans, est le visiteur de trop. Serge le gratifie d’un coup de couteau qui occasionne une plaie au bras et une estafilade à la paume du jeune homme. Présenté en comparution immédiate lundi matin devant le tribunal correctionnel d’Agen, Serge est au bord des larmes à l’idée d’aller en prison et de probablement perdre son travail.
Le procès aura lieu en septembre
Son conseil, Me Isabelle Gillet, sollicite une expertise psychiatrique et un délai pour préparer la défense de son client. Personne ne s’y oppose, mais la substitut du procureur, Violaine Jardel, demande et préconise le maintien en détention provisoire jusqu’au procès renvoyé au 23 septembre prochain.
Serge blêmit. « Si je vais en prison,je vais perdre mon travail. Et si je perds mon travail, je vais vraiment tout perdre. Et à mon âge, je ne pourrai pas en retrouver. » « Cet emploi, c’est ce qui maintient mon client à flot, aussi bien financièrement que socialement », insiste son avocate.
Mais la litanie des condamnations antérieures (un nombre incalculable de conduites sous l’empire d’un état alcoolique, un outrage, une rébellion, un vol, ainsi que de précédentes violences avec une arme) dont a fait l’objet Serge, ne joue pas en sa faveur. Déjà équipé d’un bracelet électronique à la chevillesans que cela semble suffire à ce qu’il se tienne à carreau, Serge a donc quitté le palais de justice encadré par les policiers pour être incarcéré jusqu’au 23 septembre prochain.
(1) Les prénoms ont été changés.
Source modifiée : Sudouest