Il a surpris tout le monde en revenant sur les lieux de ses méfaits il y a quelques jours. Michael Rasmussen, exclu du Tour en 2007 à Pau pour avoir volontairement menti sur son emploi du temps afin d’éviter des contrôles inopinés, officie désormais en qualité de chroniqueur pour un journal danois sur le Tour de France.
À l’heure où le soupçon entoure l’équipe Sky et son leader, le maillot jaune Chris Froome, le point de vue du Danois sur le dopage revêt d’un intérêt tout particulier, lui qui a fini par tout avouer en 2013 pour « être en paix avec (lui)-même ». Le Monde et Libération l’ont donc questionné à ce sujet et le moins que l’on puisse dire, c’est que le cynisme et la facilité froide avec lesquels Rasmussen en parle ont de quoi désespérer tous les partisans d’un cyclisme propre.
« Si mon équipe n’avait pas décidé de balancer ma seconde poche de sang… »
« Je pouvais battre le système antidopage à n’importe quel moment de la journée. Je n’ai jamais eu peur de me soumettre à un contrôle antidopage. Pour moi, il n’y avait aucun risque », assure ainsi l’ancien maillot à pois de la Grande Boucle, effectivement jamais contrôlé positif durant sa carrière.
Intouchable au point de regretter les décisions trop prudentes de sa formation Rabobank en 2005 : « Cette année-là, j’aurais pu donner du fil à retordre à Lance Armstrong si mon équipe n’avait pas décidé de balancer ma seconde poche de sang dans les Pyrénées (par peur d’un contrôle positif, NDLR). En 2006, j’avais une autre opportunité de m’imposer mais mes poches de sang ont été jetées dans le Danube : le labo autrichien avec lequel je collaborais était visé par une enquête ».
La lutte contre le dopage est « inefficace »
Rasmussen dit aujourd’hui avoir « beaucoup » de regrets dans sa vie, « mais pas celui de (s)’être dopé ». « L’histoire montre que le dopage était la règle à haut niveau », estime-t-il. Mais « tant que certains produits restent indétectables, je serais très surpris que personne ne les prenne », confie le Danois, selon qui « le dopage ne fait pas partie du passé ».
Il est aujourd’hui persuadé que la lutte contre le dopage est « bien sûr » inefficace et qu’il n’y a « aucun doute là-dessus ». « Elle s’améliore, mais en restreignant les libertés individuelles des gens », poursuit-il, citant par exemple les contrôles nocturnes désormais autorisés par le code mondial antidopage et bientôt appliqués en France.
Source : Sudouest
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