L’emplacement est situé dans un endroit stratégique, isolé pour ne pas attirer l’attention mais à proximité de la Méditerranée. Idéal pour les jihadistes qui voyagent illégalement de la Syrie à la Grèce, via la Turquie, puis en traversant la Macédoine et la Serbie.
Fusils et autres armes sont également plus faciles à obtenir en Bosnie que dans d’autres parties de l’Europe en raison des vestiges de la guerre qui a sévi entre 1992 et 1995 dans la région.
Au moins 12 combattants auraient été formés par Daesh dans ce village avant de partir pour la Syrie. Cinq d’entre eux seraient morts.
Une menace majeure
La proximité de ce bastion islamiste avec l’Europe est une menace majeure, selon le spécialiste des questions terroristes Dzevad Galijasevic. « Tout le monde là-bas est prêt à répondre à l’appel du jihad« , explique-t-il.
Les journalistes du Sunday Mirror se sont rendus sur place. Ils décrivent un village perché à 60 miles de Sarajevo, non cartographié sur GPS et « uniquement accessible par des routes escarpées et sinueuses à peine assez larges pour les voitures ». A l’intérieur du village, « de nombreuses maisons semblent avoir été abandonnées ou inachevées ». Les journalistes n’ont pas pu y rester longtemps, leur guide les priant de se dépêcher de repartir avant d’être repérés.
Des terres achetées par des fanatiques
Parmi les acheteurs du village se trouve Harun Mehicevic, un partisan notoire de Daesh. L’homme a fui la Bosnie en guerre au cours des années 1990 et s’est installé en Australie, où il est considéré comme l’un des hommes les plus dangereux du pays.
Deux autres noms figurent sur la liste des acquéreurs du village : Jasin Rizvic et Osman Kekic, des terroristes bosniaques ayant rejoint les rangs de Daesh en Syrie.
Le jihadisme devient un fléau en Bosnie
Un rapport sur le djihadisme en Bosnie constate que « le retour des combattants étrangers en provenance de Syrie et d’Irak – des hommes aguerris au maniement des armes et des explosifs, et idéologiquement radicalisés – constitue une menace directe non seulement pour la sécurité de Bosnie-Herzégovine, mais aussi de la région et au-delà « .
Selon ce rapport, entre 2013 et 2014, 156 hommes et 36 femmes bosniaques se sont rendus en Syrie, emmenant 25 enfants avec eux. L’Université de Sarajevo, auteur du rapport, met en garde : la Bosnie est mal préparée pour faire face à une telle menace.
De leur côté, les services de sécurité bosniaques affirment que tout sera mis en oeuvre pour contrecarrer les éventuelles menaces terroristes. Ils assurent que le village est sous surveillance à la suite d’un raid de la police en mai.
Directeur du Centre d’études de sécurité de Sarajevo, Armin Krzalic, insiste sur son intransigeance : « Les Bosniaques qui sont allés se battre pour Daesh seront traités comme une menace pour la sécurité à leur retour (en Bosnie), qu’ils aient des terres ici ou non. »
Source : Sudouest