Au sein de l’OCDE, c’est la zone euro qui a eu la plus faible croissance économique, et les écarts entre pays n’ont cessé de s’aggraver. Bien des Etats ont été durement touchés par la crise de 2008, mais il n’y a plus que dans cette zone que l’on parle encore de la crise des dettes souveraines qui en est résulté. Sept ans après, ces dettes n’y sont toujours même pas stabilisées, malgré les politiques « d’austérité » et de « dévaluation interne » alors mises en place.
Contre toute évidence cette crise des dettes souveraines, qui était structurelle (c’est la crise qui avait fait exploser les dettes, et non les dettes qui étaient à l’origine de la crise !), a été présentée comme le résultat de politiques budgétaires irresponsables : d’où, par le « pacte budgétaire » de 2012, la mise du budget des Etats sous le contrôle de la Commission européenne, avec possibilité pour cette dernière d’imposer des sanctions. Ainsi, dans une démarche parfaitement totalitaire, les conséquences d’abandons de souveraineté ont servi de prétextes à un nouvel abandon de souveraineté. L’échec s’aggravant, un pas de plus est maintenant évoqué, par l’instauration d’un « gouvernement économique renforcé » de la zone euro.
Aujourd’hui la France et les autres pays en difficulté, pris au piège d’un endettement artificiellement créé, sont sous la pression permanente des marchés financiers, ainsi que dans une dépendance accrue de l’Union européenne, étranglés économiquement (et donc budgétairement) comme ils le sont.
L’euro est ainsi devenu un outil de domination politique et économique, et sans doute ne faut-il pas chercher plus loin la raison profonde de l’acharnement actuel non seulement à le maintenir, mais à éviter tout départ de la zone euro, voire à étendre cette dernière.
C’est avoir privé les Etats de leur souveraineté monétaire qui a conduit l’UE à imposer la spoliation des déposants pour sauver les banques en difficultés (transcription effectuée dans le droit national par ordonnance en plein mois d’août dernier).
Avoir mis en place une union monétaire avant l’union politique, cela n’a pas seulement conduit à l’échec économique : cela a aussi ouvert la porte à la dictature. Quant à l’union politique (c’est-à-dire la création librement acceptée par les peuples concernés d’un Etat fédéral regroupant d’anciennes nations), sa perspective est aujourd’hui plus lointaine que jamais, si tant est qu’elle ait été réellement envisagée. (A suivre)
Source : Chaos controlé
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