C’est la raison d’être de la création de rebelles modérés qui serviront d’interface entre d’une part, les bons sponsors humanistes et défenseurs des libertés, et de l’autre, les affreux méchants terroristes dont la mission est de se comporter de la manière la plus abominable possible. Jusque-là, les quelques fuites et révélations ici ou là étaient balayées d’un revers de mains, et relevaient du complotisme, vite couvert par un discours officiel, souvent étayé par la mort d’un « chef » quelconque dans le désert irakien, au cours d’un raid bienvenu et parfaitement synchronisé avec les rédactions de certains médias.
Le 30 septembre, la cacophonie commence. Malheureusement pour les sponsors, la Russie n’est pas sensible aux subtilités des partitions complexes des groupes terroristes. Au lieu de chercher à comprendre les différentes affiliations, les allégeances des uns et des autres, leurs professions de foi et leurs origines, ni même chercher à savoir qui décapite gentiment ou méchamment, les Russes ont frappé dans le tas, sur tout ce qui portait une arme contre l’armée nationale syrienne et contre le gouvernement syrien, seul responsable du maintien de l’ordre et de la stabilité dans le pays.
Très vite, le petit jeu des rebelles modérés est tombé à l’eau. Il n’y a pas de rebelles modérés. Tous les logiciels devaient être remis à jour, aussi bien chez les officiels que chez les médias. La violence des frappes et la rapidité de la désorganisation du système terroriste mis en place en Syrie, ont mis en pleine lumière ce que beaucoup savaient déjà. Tant que la falsification restait dans le domaine de la communication médiatique, cela pouvait fonctionner. Mais, depuis le 30 septembre, les bombes, malgré leur « intelligence », n’arrivent toujours pas à discerner les nuances médiatiques, interviennent dans la communication, ce qui change tout. Moqueurs, les Russes ont demandé aux sponsors de leur indiquer ceux qu’il fallait épargner. Ils se sont contentés de présenter le problème autrement : c’était à la Russie de présenter le certificat de « mauvais terroristes » de ceux qu’elle bombardait.
Le combat contre le terrorisme en Syrie nous ramène à 70 ans en arrière, quand la Russie combattait le nazisme. Très vite, quand l’Ouest s’est rendu compte que la Russie allait défaire le nazisme, la question des « bons nazis » s’est posée, aboutissant à l’exfiltration de centaines d’entre eux, qui en Argentine, qui aux Etats-Unis même, et pour d’autres, dans la zone occupée par les alliés occidentaux en Allemagne.
Il s’agissait, avant tout, de sauver certains potentats de l’industrie, de la finance, des sciences et technologie, qui ont boosté la recherche militaire américaine, et de hautes personnalités complices de l’intérieur. Certaines de ces personnalités seront même utilisées dans de hautes fonctions en Europe, protégées dans un oubli factice, pendant que l’on faisait croire à une chasse implacable aux Nazis dans le monde, en sacrifiant quelques têtes, à l’instar des quelques djihadistes exécutés par drones au Moyen-Orient.
Source : Eurasie