Grèce : l’Euro menacé?
Banques fermées, contrôle des capitaux
La Grèce ferme ses banques et instaure un contrôle des capitaux. Les retraits aux guichets automatiques sont limités à 60 euros par jour jusqu’au 6 juillet
Après le refus des créanciers de prolonger l’aide financière au-delà du 30 juin, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a annoncé dimanche soir la fermeture des banques et l’instauration d’un contrôle des capitaux.
Ainsi, jusqu’au 6 juillet, les retraits aux guichets automatiques seront limités à 60 euros par jour en Grèce, selon un arrêté sur le contrôle des capitaux publié au journal officiel grec dans la nuit de dimanche à lundi. Le texte, signé par le président de la République Prokopis Pavlopoulos et Alexis Tsipras, fait état « du caractère d’extrême urgence et de la nécessité imprévue de protéger le système financier grec et l’économie grecque en raison du manque de liquidité entraîné par la décision de l’Eurogroupe du 27 juin de refuser l’extension de l’accord de prêt à la Grèce ».
La Bourse d’Athènes devait aussi rester fermée, au moins lundi, selon une source proche du dossier.
L’annonce soudaine d’un référendum
Dimanche soir, Alexis Tsipras est apparu à la télévision pour notamment inviter la population à garder son sang-froid. Le Premier ministre, omettant de citer parmi les causes de cet émoi sa soudaine annonce, dans la nuit de vendredi à samedi, d’un référendum le week-end prochain, a assuré d’un ton ferme que « les dépôts des citoyens dans les banques grecques sont absolument garantis », tout comme le versement des salaires et des retraites.
Alexis Tsipras a également dit avoir reformulé dimanche auprès de l’UE et de la BCE la demande de la Grèce d’une prolongation du programme d’aide dont elle bénéficie. Cette fois, la requête a été adressée au « président du Conseil européen et aux 18 dirigeants des Etats membres de la zone euro, ainsi qu’aux présidents de la BCE, de la Commission et du Parlement européen. « J’attends leur réponse immédiate à cette requête démocratique de base », a-t-il ajouté dans son allocution télévisée. « Ce sont les seuls qui peuvent le plus rapidement possible, et même ce soir, renverser la décision de l’Eurogroupe et donner la possibilité à la BCE de rétablir le flux des liquidités des banques », a-t-il déclaré.
« Triste et en colère »
La mise en place d’un contrôle des capitaux avait été redoutée tout le week-end, et les distributeurs de billets grecs ont été mis à sec. « J’ai essayé plusieurs machines, cinq, six, huit, dix… », témoigne Voula, excédée. « Je suis inquiète, triste et en colère contre le gouvernement. Je le déteste ! ».
Yiannis Grivas, enseignant, avait quant à lui pris la précaution de retirer son salaire de 940 euros vendredi.
Les marchés financiers, souvent prompts à des réactions très volatiles, risquent de mal prendre ces nouveaux rebondissements et la journée de lundi pourrait être mouvementée.
Les touristes pas concernés
Les touristes séjournant en Grèce — le tourisme est un moteur vital de l’économie — et toute personne possédant une carte de crédit émise dans un pays étranger, ne seront pas concernés par les mesures de limitation des retraits, a indiqué le gouvernement.
Source : Sudouest