« Il ferait bien de prendre quelques jours, de s’éloigner un moment ». Dimanche soir, autour de 22 heures, les soutiens d’Alain Juppé encore présents dans la salle du Tripot-Regnier à Paris ne cachaient pas leur déception. Comment faire autrement après une telle défaite ? Et ce score terrible de 66,5% en faveur de François Fillon. Un plébiscite d’autant plus net qu’il s’est accompagné d’une nouvelle hausse de la participation. Laquelle se situerait entre 4,2 et 4,6 millions de votants, contre 4,3 millions au premier tour.
Pourtant, dimanche dernier, le maire de Bordeaux avait estimé que « s’il y a un deuxième tour, c’est qu’il y a débat ». Et il y a bien eu débat. Sur l’avortement, les suppressions de postes de fonctionnaires, l’Assurance maladie… Mais, au final, il n’y a surtout pas eu photo. Seul un tiers des électeurs, 33,5%, lui ont renouvelé leur confiance. Alors qu’il a caracolé en tête des sondages pendant de longs mois, il n’a donc pas su trouver la réponse face à la montée inexorable de François Fillon dans la toute dernière ligne droite de cette primaire.
Désaveu cinglant
A 71 ans et après deux ans de campagne, le désaveu est cinglant pour l’ex-Premier ministre de Jacques Chirac. Et très certainement définitif en ce qui concerne un avenir au plan national. Son intervention devant ses supporters a d’ailleurs très vite pris la forme d’un testament politique : « Maintenant, à vous de continuer jeunes françaises et jeunes français à qui l’avenir appartient. Continuez à porter l’idée d’une France apaisée et réconciliée. Pour apaiser, il faut rassurer. Pour rassurer, il faut être fort. Soyez forts. »
Et de poursuivre : « Il faut aussi donner une espérance. Il faut mettre sa force au service de la générosité, du respect mutuel, de la justice. Continuez à construire une France toute entière tournée vers l’avenir, optimiste, accueillante au progrès. Tendez la main aux jeunes européens, vos frères ».
Source modifiée du Sudouest