a cour d’assises de la Charente-Maritime se réunit à nouveau ce lundi, et pour dix jours, au tribunal de Saintes. Sept accusés, tous jugés pour des faits de viols dans différents dossiers, feront face aux jurés. Le premier d’entre eux, un homme de 40 ans né à Saintes, sera jugé dès ce lundi après-midi mardi. Mis en accusation pour viol accompagné d’actes de torture et de barbarie, il encourt la perpétuité.
Les faits, commis dans la commune de Consac, à quelques kilomètres de Mirambeau, remontent au 12 mai 2012, un samedi. Cette nuit-là, les gendarmes de Jonzac sont appelés au centre hospitalier de la ville, vers 5 heures du matin. Une femme alors âgée de 57 ans y a été admise peu de temps auparavant. Elle présente de très graves lésions, notamment aux poignets.
Un homme – l’accusé – patiente dans une salle d’attente. Dix ans plus tôt, en 2002, il était encore son gendre. Face aux forces de l’ordre, il explique avoir été témoin de l’agression de cette femme avec qui il faisait alors l’amour. Un inconnu, cagoulé, aurait fait irruption au domicile de son ancienne belle-mère, raconte-t-il. L’amant l’aurait alors mis en fuite tout en récupérant le couteau de 30 centimètres utilisé contre la victime. Il aurait ensuite pris le chemin de l’hôpital.
La version de la victime, pourtant, s’avère tout autre. Avant d’être transférée en urgence à Bordeaux, la quinquagénaire désigne son ancien gendre aux gendarmes et confie avoir été violée à une infirmière. Ses blessures sont multiples : plaies et fractures ouvertes aux deux poignets, plaies sur le dos et au crâne… Son agresseur aurait fait irruption dans sa chambre après avoir défoncé la porte d’entrée et celle de sa chambre, en quelques secondes. Les premiers coups auraient plu pour empêcher la victime d’appeler les secours.
L’homme aurait aussi tenté de lui tondre la tête, afin d’imiter les films de guerre
Elle aurait alors été sommée de se déshabiller avant d’être violée et violentée à nouveau, à plusieurs reprises. L’homme aurait aussi tenté de lui tondre la tête, afin d’imiter les films de guerre et scènes entrevues à la Libération, lors de la Seconde Guerre mondiale. Le calvaire de la victime se serait poursuivi sur la route de l’hôpital de Jonzac, l’accusé s’arrêtant pour lui imposer une dernière fellation.
Alcoolisé, cet homme a immédiatement été placé en garde à vue. Conscient que la quinquagénaire avait « gémi, supplié et crié », il a d’abord raconté comment il entendait faire porter le chapeau au compagnon de son ancienne petite amie, la fille de la victime. Il ruminait visiblement sa vengeance depuis 2010 et comptait faire subir à cet homme « le triple ». L’accusé était pourtant séparé de la fille de la victime depuis 2002, après une relation de près de quatre ans.
Des « rumeurs de castration » à son encontre, soi-disant propagées par sa belle-mère à Mirambeau, l’auraient convaincu de se venger. Il a depuis reconnu que ces rumeurs n’avaient jamais existé. Face au magistrat instructeur, il s’est révélé incapable d’expliquer son passage à l’acte. « C’est l’inhumanité dont fait preuve [l’accusé] qui caractérise l’acte de barbarie, relève l’ordonnance de mise en accusation. [L’accusé] voulait humilier la victime dans un contexte de domination qui éliminait toute empathie pour autrui. »
Déjà condamné à cinq reprises pour des faits en lien avec l’alcool ou les stupéfiants, l’homme présente « de très importants troubles de la personnalité construite sur un mode déséquilibré ou asocial », a pu relever un expert psychiatre. « Sa réadaptation est décrite comme difficile compte tenu de sa personnalité », avance-t-il.
Reconnu « accessible à la sanction pénale », le quadragénaire est détenu depuis les faits à la maison d’arrêt d’Angoulême, en Charente.
Source : Sudouest
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