À l’appel de la Coordination rurale du Sud Charente, environ 70 agriculteurs en polyculture, éleveurs et viticulteurs se sont mobilisés pour dénoncer la « vente à perte » de leurs produits et les profits réalisés par les intermédiaires.
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« Sans en vouloir à Intermarché, indiquait une manifestante, ce que nous voulons c’est être entendus. Et c’est auprès des grands magasins comme celui-là, que nous pourrons faire connaître nos problèmes ».
Et visiblement, en Sud Charente, comme ailleurs, les agriculteurs ont la douloureuse sensation « d’être des sacrifiés ». « Tout comme les consommateurs, remarque un agriculteur : car nous, on paye le litre de lait 30 centimes et le consommateur le paye en rayon: 1 euro. Pareil pour la viande. Ce qu’on nous paye 3,60 euros le kilo est vendu 13,22 €. Le consommateur doit prendre conscience que ça ne peut pas durer. Il y en qui s’engraissent. Nous, on meurt ! ».
Jeunes et moins jeunes sont dans la même galère : impossibilité de faire vivre une famille avec les revenus d’un agriculteur. Le conjoint doit chercher un travail ailleurs. Problèmes de santé, d’inquiétude pour l’avenir…
Du côté d’Intermarché, les propriétaires sont consternés : « Nous avons cinquante bulletins de paye à sortir. On va faire comment ? Ce qui est sûr qu’ils ne seront pas payés dans les temps. Quant aux produits frais, c’est poubelle. Les agriculteurs ont envahi un espace privé. Les gendarmes nous disent ne rien pouvoir faire. Mais si c’est comme ça, on sera obligés de partir… »
Le barrage des parkings d’Intermarché et Liddl sont filtrants. Et surtout respectueux du bon ordre et de la sécurité. « Nous resterons toute la journée », avertit un porte parole de la CR.
Source : Sudoeust