C’est la piscine qui cristallise essentiellement les revendications de la clientèle. Lundi, vers 8 h 45, il suffisait d’entendre cette mère de famille, Valérie, expliquer à l’un de ses trois enfants qu’il ne pourrait pas se baigner dans le bassin ce mardi encore. « On est arrivé samedi de Bretagne, quand on a vu ça, on n’y a pas cru. Un 5 étoiles, vous imaginez ? » Son fils est triste. « Et le mien, il a pleuré », souffle Emmanuel, sur les nerfs, limite agressif. « Il ne faut pas m’en vouloir, je suis quelqu’un de calme d’habitude, mais là, ça dépasse tout. »
Alors que s’est-il passé ? Il semble évident que le personnel n’est pas assez nombreux et pas suffisamment formé, même si le directeur, « simple salarié » du groupe hôtelier Tohapi, ne peut le dire trop fort. Et la piscine ? « Avec l’Agence régionale de santé (ARS), on penche pour une surfréquentation ajoutée à la canicule », livre Pierre Escudéro, qui a donné une autre version aux gendarmes de Carlux : « Je suis allé poser une main courante, je n’écarte pas l’acte de vandalisme. »
Restriction d’eau
Pourtant, sur sa note d’information distribuée à l’accueil, il évoque un problème sur une pompe dans le local technique. En attendant que la vérité remonte à la surface, comment calmer la colère et la frustration des vacanciers ? « On a lancé un traitement de choc samedi [NDLR, 60 litres d’eau de javel notamment], en accord avec l’ARS. D’ici 48 heures, l’eau redeviendrait claire. »
« Je répète ce qu’on me dit : l’eau va revenir »
Sauf que lundi, aucune amélioration n’était notable, malgré la présence d’employés au chevet du bassin. « Je répète ce qu’on me dit : l’eau va revenir », insiste le directeur. « Parmi nous, nous avons un pisciniste qui conseillait de la vider, le coupe Emmanuel. Sinon, ça prendrait des semaines avant de retrouver une eau claire. » « Mais avec la période de restriction d’eau, on ne pourrait pas la remplir à nouveau », précise le directeur, reconnaissant que la piscine est « trop petite » pour la capacité du site frôlant les 1 000 personnes. « On a pour projet de réaliser un parc aquatique, j’ai le dossier, je peux le montrer », lâche-t-il.
Cela ne calmera personne. La garantie d’être dédommagé ferait plus de bien. « Ils doivent écrire au siège à Paris pour cela, je ne peux rien faire, regrette-t-il. C’est la procédure. » « Je ne veux pas être remboursée, gronde cette dame. Je veux être relogée dans un autre camping du groupe à côté, je veux des vacances. » Le directeur promet de faire ce qu’il peut. En fin d’échange, il concède volontiers : « Je suis ici en poste depuis deux ans, et ça fait deux ans que j’entends dire qu’on ne mérite pas nos 5 étoiles… »
Source : Sudouest