Reportage en immersion. Découvrez ce qui a été dit au procès « Fourest contre Hamza, Oumma et Soral ».
Le 23.03.2016 à 22h16
Grande gueule, petite joueuse : trois ans après avoir déposé sa plainte, Caroline Fourest -qui s’estime « diffamée »- n’est pourtant pas venue s’expliquer elle-même au tribunal.
Au soir de l’audience, je rapportais sur Panamza l’une des informations édifiantes du procès :
JE QUALIFIE FOUREST DE « DÉSINFORMATRICE » : ELLE ME RÉCLAME 15 000 EUROS POUR « DIFFAMATION ».
Mardi 22 mars, je me suis présenté à la 17ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris.
Le motif : répondre de l’accusation de « diffamation publique » envers Caroline Fourest.
L’essayiste m’avait poursuivi pour l’avoir notamment qualifié de « désinformatrice » dans un article de février 2013 dans lequel je révélais son altération d’un témoignage relatif à l’arrestation -par la police américaine- d’agents du Mossad le 11 septembre 2001 {http://panamza.com/9700}.
Élément biographique à souligner : Caroline Fourest, militante proche du Parti socialiste et de la mouvance pro-israélienne, a été célébrée -l’an dernier, à Washington- par Ygal Carmon, ancien cadre…du Mossad {http://panamza.com/11366}.
Aujourd’hui, au tribunal, son avocate a fait savoir que Caroline Fourest réclamait 15 000 euros de dédommagement en raison du « préjudice moral » prétendument subi. Le verdict sera rendu avant l’été.
Rappel : manoeuvre d’intimidation à l’encontre de ma personne et de mon travail de journaliste d’investigation, le procès Fourest est l’une des 5 procédures judiciaires -coûteuses intellectuellement et matériellement- dans lequelles je suis dorénavant impliqué {http://panamza.com/5-procedures}.
Demain, mercredi 23 mars, je reviendrai en détail sur les points-clés, les protagonistes et les spectateurs de ce procès.
Dans l’attente de mon procès, j’ai pu faire quelques observations inattendues.
Ainsi, dans la salle, j’ai reconnu deux avocats s’entretenir chaleureusement et tout sourire en dépit de l’antagonisme supposé de leurs clients : le premier (Stéphane Lilti) défend les intérêts de l’Union des étudiants juifs de France, mouvement sioniste allié au Parti socialiste, tandis que le second (David Dassa-Le Deist) représente en justice le Front national ainsi que la Ligue défense juive, groupuscule raciste lié à la droite israélienne.
Lilti était là pour assurer la défense de Sandrine Sebbane, animatrice de la Radio de la communauté juive, qui est attaquée par l’écrivain Alain Soral. Quant à Dassa-le Deist, il était envoyé par Marine Le Pen qui avait déposé une plainte pour diffamation à l’encontre de l’avocate Raquel Garrido, par ailleurs militante du Parti de gauche.
Particularité de Garrido, accompagnée par Alexis Corbière (porte-parole de Jean-Luc Mélenchon) : durant mon procès, elle afficha un large sourire et un pouce levé en écoutant la plaidoirie de l’avocate de Fourest à mon encontre. Pour cause : Garrido et Fourest sont amies. La première avait soutenu la seconde au lendemain de la pseudo-agression subie par celle-ci à la Fête de l’Humanité, en 2012. Pour sa part, Fourest a signé la pétition exigeant que Le Pen retire sa plainte visant Garrido.
Parole contre parole
Au sujet de mon procès, et en matière de diffamation, le juge est censé aviser de la bonne foi du plaignant et de celle du prévenu.
En l’occurrence, j’ai rappelé mon « offre de vérité » qui fut effectuée à travers mon exposition –dans mon article d’Oumma– de l’altération des propos tenus par Raphaël Berland. Selon ce dernier -qui m’a remis une lettre certifiée et versée dans le dossier, sa déclaration fut d’ailleurs non seulement altérée mais tronquée. L’homme, par ailleurs co-fondateur du Cercle des volontaires, a indiqué avoir dit, après la phrase « Ce qui est intéressant avec le Mossad, c’est qu’il y a des agents qui se sont fait pincer », les mots suivants : « Par le FBI, le jour du 11 septembre ».
Son témoignage originel a donc été totalement déformé par le sous-titrage supervisé par Fourest selon laquelle il aurait déclaré : « Ce qui est intéressant avec le Mossad, c’est qu’il y a des agents qui se sont fait passer… ».
Quelle a été la stratégie adoptée par l’avocate de Fourest?
Faire endosser la responsabilité de ce sous-titrage trompeur sur la monteuse.
Dénommée Laure Matthey, celle-ci a rédigé une lettre dans laquelle elle assure avoir elle-même commise cette « erreur » en raison des propos « confus » et « inaudibles » de Berland ainsi que d’un manque de temps : la « production » lui aurait demandé un sous-titrage de cette séquence à la dernière minute, peu de temps avant la diffusion du documentaire sur France 5.
Interrogé sur ces déclarations par la présidente du tribunal, j’ai fait savoir que je les estimais malhonnêtes et risibles : évoquant au préalable ma propre expérience dans des chaînes de télévision et des boîtes de production audiovisuelle, j’ai d’abord rappelé que le principal responsable d’un documentaire était le réalisateur qui visionne plusieurs fois les images finalement retenues -et certainement pas le monteur qui se contente généralement d’exécuter ce qui lui est demandé en termes de coupes et de sous-titres. Ensuite, j’ai souligné que les propos de Berland n’étaient ni « confus » ni « inaudibles » : c’est bien d’ailleurs en raison de leur cohérence et de leur articulation audible que j’ai pu découvrir et faire découvrir la tromperie du sous-titrage.
Denis Robert, journaliste d’investigation reconnu, avait d’ailleurs -via Facebook- non seulement salué mon article sur le fond mais enfoncé le clou en écrivant ceci:
Ce n’est pas une petite erreur de traduction ou un souci de montage.
C’est un peu plus grave.
C’est une faiblesse doublée d’une manipulation.
Sur un sujet aussi sensible que celui-là, c’est disqualifiant.
Une prise de position presque héroïque, au regard de la lâcheté affichée par la plupart des habituels militants hostiles à Fourest qui continuent, encore aujourd’hui, de se taire sur mon affaire.
Enfin, comme pièce versée au dossier, mon avocate et moi-même avons remis le CV de Laure Matthey dans lequel il est indiqué la période de sa collaboration avec Fourest : « octobre à décembre 2012 ». Soit plus d’un mois avant la diffusion (le 5 février 2013) sur France 5, ce qui contredit son prétexte d’une travail effectué précipitamment. Mon avocate a d’ailleurs souligné que si la séquence avait réellement été jugée inaudible et confuse par l’équipe de Fourest, elle aurait simplement été écartée du montage final, ce qui ne fut pas le cas. Au contraire : une séquence comportant un homme qui semble, à première vue, s’égarer intellectuellement en ne terminant pas sa phrase (« passer… ») sert à merveille la volonté de dénigrement de Fourest à propos des sceptiques de la version officielle du 11-Septembre, présentés ainsi comme des individus incapables de développer une réflexion argumentée.
Au sujet de Matthey- qui, comme Fourest, n’a pas daigné venir au tribunal pour expliquer verbalement sa prétendue bévue-, un élément d’information est à souligner : sa lettre a été jugée irrecevable par la juge car elle fut remise hors-délai, à la date…du 22 mars 2016, soit le jour du procès. Pourquoi? En réalité, elle avait déjà été rédigée et versée au dossier dès février 2015 mais elle a dû être complétée –in extremis– d’une mention légale indispensable qui lui faisait alors défaut. En effet, Matthey et l’avocate de Fourest avaient curieusement oublié de rajouter -contrairement à Berland dont la lettre manuscrite est jugée recevable- la mention suivante : « J’ai connaissance que tout faux témoignage est réprimé par la loi ».
En clair : la lettre de Matthey peut être utilisée par le tribunal à titre de renseignement mais n’a pas la valeur légale d’un « témoignage » en raison de son dépôt hors-délai dans les conditions requises (ajout de la mention citée plus haut). En décrypté : d’éventuels propos mensongers de Matthey ne peuvent donc être poursuivis.
Comment s’explique cet ajout -le jour même du procès- de la mention censée attester de la bonne foi de Matthey? Pour une raison simple : les avocats sont tenus d’envoyer par fax leurs conclusions au parquet, au plus tard la veille de l’audience. Mon avocate avait effectivement transmis ses conclusions, dans lesquelles était signalée cette omission, au soir du lundi 21 mars. Et dès le lendemain matin, surprise, surprise : l’avocate de Fourest avait transformé la lettre censée pouvoir dédouaner sa cliente -et désormais datée du 22 mars- en y ajoutant la mention initialement manquante.
Évidemment, le parquet -qui représente le ministère de la Justice, donc le gouvernement Valls- a requis contre moi et mes « complices » ayant diffusé ou relayé mon article (Zouhair Amri, directeur de publication d’Oumma et Alain Soral, présenté par le tribunal comme le responsable officieux du site E&R) une condamnation pour « diffamation ». À noter cependant que le procureur n’a pas témoigné d’un zèle particulier pour venir appuyer Fourest : son discours au ton pondéré s’apparentait davantage à une mission imposée par sa hiérarchie qu’à une défense personnelle et énergique de Fourest.
Quant aux avocats qui assuraient la défense de mes « co-prévenus » (également absents), ils ont fait le job, chacun à sa manière. L’avocat de Soral a été concis en insistant sur la non-responsabilité de son client qui n’est pas officiellement « le directeur de publication » du site E&R et, en conséquence, ne pourrait être poursuivi pour le simple relais d’un article publié initialement par Oumma.
Quant à l’avocat d’Amri, il a rappelé l’ancienne animosité de Fourest envers Oumma (site contre lequel elle avait perdu un procès en 2006) et sa propre connaissance de l’intéressée pour avoir déjà plaidé et remporté une affaire contre l’essayiste : celle relative à la plainte de Rabia Bentot, victime d’une agression islamophobe qui fut présentée par Fourest comme une affabulatrice.
Sur le fond, l’avocat de Soral a tenu à souligner que son client aurait néanmoins « validé sans hésitation » le relais de mon enquête … s’il avait été directeur du site E&R et non seulement « président de l’association E&R ».
Pour sa part, l’avocat d’Amri a tenu une position tristement répandue parmi « les leaders d’opinion musulmans » : pour introduire sa plaidoirie, il a évoqué et validé de facto l’escroquerie intellectuelle du « combat contre le complotisme » en faisant positivement référence au thème du documentaire de Fourest et, plus grave, à la ridicule campagne récemment lancée par le gouvernement Valls contre le « conspirationnisme ».
Son argument? En étant « approximative » dans sa « méthode de travail » –comme l’illustrerait le sous-titrage trompeur, Fourest serait aussi « incompétente » que les « complotistes » qu’elle dénonce…à juste titre.
Le comble de la compromission fut atteint quand l’avocat d’Oumma a cru judicieux de préciser que l’on pouvait tout à fait rejeter les propos de Berland en les considérant au besoin comme une « ineptie ». Le problème de cet angle de défense? La déclaration de Berland ne relève pas d’une opinion qui serait effectivement discutable, voire risible : quand il évoque des « agents du Mossad » qui se sont fait « pincer », il rapporte, comme je l’ai détaillé au juge, un « fait historique ». Et peu importe que bon nombre d’acteurs associatifs de la sphère musulmane ou de la lutte contre l’islamophobie se soucient davantage, notamment en France, de garantir leur image de notable-en-devenir que de connaître et faire connaître une vérité historique sur le 11-Septembre.
Détail cocasse pour conclure : pour la première fois depuis 2001, ce sujet hautement sensible –la connexion israélienne du 11-Septembre– a été évoqué au sein d’une cour de justice et consigné ainsi par la greffière. Sollicité à plusieurs reprises par une juge visiblement perplexe mais curieuse d’en savoir plus, j’ai ainsi eu l’occasion de narrer l’étrange « joie » manifestée « 5 minutes après le premier crash d’avion » sur le World Trade Center par 3 Israéliens -arrêtés ensuite par la police « à 15h56 »– et dont « au moins 2 » étaient fichés par le contre-espionnage américain comme des agents secrets.
J’ai également souligné que le rapport éclairant du FBI à ce sujet -partiellement déclassifié en 2005- sera totalement accessible en 2035.
À son insu, Fourest, agent culturel de la mouvance sioniste -à propos de laquelle j’ai finalement recommandé qu’elle se « retire de la vie médiatique » pour se concentrer sur son hobby méconnu (« les documentaires semi-animaliers »)-, aura donc contribué à faire déposer dans les archives du Palais de justice de Paris -à disposition des futurs historiens- mon récit factuel à propos de l’implication d’Israël dans la mystification du 11-Septembre.
Source : Panamza
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