Bayonne : L’ère de la décision

L’ère de la décision s’ouvre « entre nos mains »

Près de 1 500 personnes se sont rassemblées à Bayonne, ce dimanche 21 juin, pour revendiquer le droit à décider des citoyens. Une vague citoyenne qui inonde aussi les capitales du Pays Basque Sud.

En ce premier jour d’été, Gure Esku Dago consacre le droit à décider des citoyens du Pays Basque Nord et Sud. A Bayonne, Donostia, Bilbo, Gasteiz et Iruñea des vagues colorées ont envahi les places et les rues. Près de 1 500 personnes se sont rassemblées dans la capitale labourdine, réclamant le droit à décider de leur avenir. Une initiative citoyenne inédite, déroulée dans un esprit bon enfant.

Des dizaines de milliers de personnes se sont données rendez-vous aujourd’hui, 21 juin, dans les capitales du Pays Basque. Les organisateurs du mouvement citoyen Gure Esku Dago, du Nord comme du Sud, espèrent que cette journée « ouvrira une ère nouvelle pour [le] peuple [basque], l’ère de la décision ».

A Bayonne, après avoir grandement remercié les 1 500 personnes présentes, les organisateurs ont tenu à rappeler les trois idées guidant le mouvement (« C’est entre nos mains » en basque) : la reconnaissance de l’existence du peuple basque ; l’heure serait à l’action citoyenne ; la revendication du « droit à décider ». Ils proposent ainsi de travailler « sur ce qui nous réunit », tout en respectant « notre diversité ». « Décidons ensemble notre futur ».

Un enjeu de taille pour que les citoyens puissent participer de façon pleine et entière à l’avenir de leur territoire. « Nous voulons pouvoir être consultés ou pouvoir décider directement », expliquait Iban Thikoipe dans une interview accordée à MEDIABASK. Lors du discours dans le stade Christian Belascain, il ajoutait : « Comment [les élus] vont-ils décider ce que nous serons, sans nous demander ce que nous voulons ? »

Sous un soleil radieux, une chaîne humaine s’est déployée dans la cité bayonnaise, guidée en musique par Kuxkuxtu : partie de la Place de la Liberté, où les derniers pans de tissus ont été décorés par les citoyens de tous âges, elle a rejoint le stade Christian Belascain, lieu de la cérémonie officielle, longeant les rives de la Nive. Sur chaque pont, une paire de txalapartari donnait le rythme à une vague colorée, portée par les tee-shirts oranges officiels, mais pas seulement… Illustrant la diversité des participants, chère au mouvement, toutes les couleurs étaient représentées.

Avant le discours, les bertsulari Maialen Arzallus et Odei Barroso ont salué la dynamique en improvisant. En ce jour de fête de la musique, la txaranga Kuxkuxtu a elle aussi soutenu ce grand rassemblement. Au milieu des citoyens, la présence du maire, Jean-René Etchegaray, a pu être notée. Il s’est félicité du « bon état d’esprit » de la manifestation, et « soutien[t] cette démarche ».

« L’envie de décider ensemble »

L’élu d’opposition Jean-Claude Iriart est lui aussi venu participer à cette initiative, dont la « plus-value » est de « mettre les citoyens au centre du dispositif ». « Un message d’ouverture et de rassemblement » qui marquerait « l’envie de décider ensemble”, tout en “tenant compte de la diversité sociologique du Pays Basque ». « C’est à eux de s’exprimer sur le futur du territoire » ajoute l’abertzale. Une phrase qui s’inscrit aussi dans une actualité politique déterminante pour l’avenir du Pays Basque Nord (dont le projet pour une intercommunalité unique est aujourd’hui entre les mains des élus).

Les chaînes humaines et cérémonies citoyennes se déroulent au même moment dans les capitales du Pays Basque Sud (à Donostia, l’Amikuztar Anne Etxegoyen ouvrira le bal, stade Anoeta). « Une première » pour cette initiative : en 2014, Gure Esku Dago avait organisé une chaîne humaine de 123 kilomètres, reliant Durango à Iruñea, grâce à la complicité de quelques 150 000 personnes. Au Pays Basque Nord, des « mini-chaînes » reliaient Nord et Sud, signes de la volonté citoyenne de passer au-delà des frontières administratives. Ce 21 juin, 15 500 kilomètres de tissu seront reliés, grâce à la participation de 5 500 bénévoles et de plus de 3 000 partenaires.

Source : Médiabask

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*