Arabie Saoudite : Politique sous controle israélien

Influence de Jacques Attali.

La politique saoudienne sous pilotage israélien. Le prince héritier sous l’influence de Jacques Attali.

Jacques Attali, conseiller des présidents de la République française depuis François Mitterrand, et mentor d’Emmanuel Macron, se trouve être aussi le conseiller du prince héritier Mohammed ben Salman. Le jeune prince qu’Attali connaît depuis sa prime jeunesse [1] (ce qui est d’autant plus étonnant que Ben Salman est un des très rares de sa génération à n’avoir jamais quitté Riyad pour ses études [2]) qui règne de facto (par décret royal depuis le 21 juin 2017) au royaume saoudite.

Outre le fait qu’Attali a travaillé à s’imposer à l’Élysée comme l’intermédiaire du renforcement des relations entre Paris et Riyad, sa collaboration avec Ben Salman se traduit par la réalisation du plan Saoudi Vision 2030, qui intègre, entre autres, un projet aérospatial.

Jacques Attali, l’architecte du Saudi Vision 2030

Les 24, 25 et 26 octobre derniers s’est tenue la conférence du Futur Investment Initiative [3] au Ritz Carlton de Riyad où 2 500 personnes, triées sur le volet, ont été invitées.

Le prince Mohammed ben Salman y est intervenu le second jour ; c’est d’ailleurs à cette occasion qu’il a annoncé officiellement l’abandon du wahhabisme, « nous allons retourner à un islam modéré, tolérant et ouvert sur le monde » a-t-il déclaré [4].

Cette conférence organisée par Richard Attias (publicitaire [5] juif marocain et accessoirement compagnon de l’ex-femme de Nicolas Sarkozy, Cécilia), destinée à mettre en œuvre le plan Saudi Vision 2030 – imaginé par Jacques Attali [6], qui était présent. Plan qui vise à diversifier l’économie saoudienne qui souffre de la chute du prix du pétrole, laquelle a entrainé le pays dans la récession : le déficit a atteint 79 milliards de dollars en 2016.

Le prince héritier a donc décidé d’accompagner la diversification économique par une libéralisation pour attirer les capitaux étrangers en les autorisant à détenir plus de 10 % d’une entreprise saoudienne [7].

Ce fut aussi l’occasion de lancer officiellement le projet « NEOM » : la création ex nihilo d’un espace économique dans une zone de 26 500 km2, une méga-ville (qui coûtera 500 milliards de dollars [8]) au nord-ouest du pays avec la transformation d’une cinquantaine d’îles de la mer Rouge en stations balnéaires de luxe. Projet pour lequel une levée de fonds de 93 milliards de dollars a déjà été réalisée par SoftBank Group et BlackRock, et auquel sont associées les sociétés américaines Boston Dynamics, Arconic, McKinsey et le Boston Consulting Group. Les entreprises françaises étaient, quant à elles, minoritaires – au milieu d’une foule de dirigeants américains et asiatiques [9]. Étaient présents le PDG du groupe Accord Sébastien Bazin et Nicolas Sarkozy, mais aussi Stéphane Israël, PDG d’Arianespace et Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale et quelques autres français [10].

Mirage dans le désert et braquage organisé ?

Ce projet pharaonique pourrait bien s’avérer être un mirage qu’Attali et l’oligarchie occidentale font miroiter aux bédouins saoudiens et tout particulièrement au prince héritier (qui a prouvé à plusieurs reprises sa stupidité : il est à l’origine de la guerre contre le Yémen et de la décapitation du Sheikh chiite Nimr Nimr, qui a provoqué la révolte des Saoudiens chiites).

Nous assistons peut-être là à un super braquage dont certains commerçants nomades ont le secret (pensons à la fameuse escroquerie à la taxe carbone entièrement opérée par des juifs sépharades).

En effet, sous prétexte de diversifier l’économie saoudienne, les éternels intermédiaires ont fait se masser les oligarques occidentaux à Riyad, non pas pour y investir leurs propres deniers, mais surtout pour profiter des fonds souverains saoudiens, le Public Investment Fund, qui détient 180 milliards de dollars sous gestion, et qui reste, malgré la chute du pétrole, un des plus gros investisseurs de la planète : cette année, il a investi 20 milliards de dollars dans le dernier fonds de Blackstone destiné à moderniser les infrastructures américaines, et a injecté 45 milliards de dollars dans Vision Fund, le plus gros fonds technologique de la planète lancé par le japonais Softbank, ainsi que 3,5 milliards de dollars dans Uber l’an passé [11].

Il faut souligner que le prince héritier a annoncé qu’il allait allouer 500 milliards de dollars dans ce vaste projet de création d’une zone industrielle et d’entreprises.

Le jour où l’Arabie saoudite éclatera dans une guerre de factions et/ou dans le contexte d’une guerre contre l’Iran – laquelle est vivement encouragée par les Israéliens – nous verrons ce projet de création de méga-ville partir en fumée ; et les Attali et compagnie partiront en courant avec les milliards du fond souverain saoudien. Les élites économiques judéo-occidentales sont en train, à mon sens, de saigner le royaume bédouin avant de l’envoyer dans le mur. C’est pour cette raison qu’ils incitent, aujourd’hui plus que jamais, leur poulain Mohammed ben Salman [12], à entrer dans une guerre contre l’Iran, au profit d’Israël [13].

Mohammed ben Salman emprunte le langage de BHL : « Khameneï est le nouvel Hitler du Moyen-Orient. »

Les noces de l’Arabie saoudite et d’Israël sont désormais officialisées…

Le grand mufti d’Arabie saoudite, Abdelaziz al-Cheikh, aurait affirmé sur une radio saoudienne, qu’il n’était pas permis, de combattre les Israéliens et l’État hébreux, car, aurait-il dit, « l’armée israélienne protège la mosquée al-Aqsa ». Le mufti wahhabite serait plus loin dans la chutspah (culot monstre), en osant inviter : « Les musulmans à s’allier avec eux pour combattre le Hamas et le Hezbollah » [14].

Dans un entretien accordé au New York Times et publié le 23 novembre 2017, le prince héritier Mohammed ben Salman a qualifié le Guide suprême de la République Islamique d’Iran de « nouvel Hitler du Moyen-Orient ». Et il poursuit – lisez bien ! – « Nous avons appris de l’Europe que l’apaisement ne marche pas. Nous ne voulons pas que le nouvel Hitler de l’Iran fasse du Moyen-Orient ce qui s’est passé en Europe » [15].

Voici la menace nazie brandie une nouvelle fois pour provoquer une guerre… C’est du BHL dans le texte, et à l’évidence, seuls des conseillers juifs ont pu lui mettre ces mots – phraséologie totalement étrangère à la culture arabe et orientale – dans la bouche. On peut voir d’ici la patte de Jacques Attali.

Rapprochement politique israélo-saoudien accompagné d’une fraternisation judéo-wahhabite

L’influence et le rôle d’Attali sont confirmés par la visite d’une délégation saoudienne à la Synagogue de Paris à l’invitation de celle-ci. Une réunion émouvante entre le secrétaire général de la Ligue Islamique Mondial (une institution saoudienne), Muhammad al-Issa, l’Ambassadeur d’Arabie saoudite en France, reçus par le grand rabbin de France, Haïm Korsia, à la synagogue de la Victoire à Paris [16].

Le rabbin Moshé Sebbag, qui était présent, raconte, sur la chaîne de télévision israélienne i24 (appartenant au milliardaire franco-israélien Patrick Drahi), comment s’est déroulée cette rencontre :

« Il s’agit d’une visite historique, purement religieuse et apolitique qui est le témoignage d’un rapprochement, d’une proximité… Nous n’avons discuté ni de plan de paix, ni de leur proximité avec Israël… Ils étaient très émus de voir un rouleau de Torah, la Menorah, et de voir comment nous sommes assis à la synagogue, d’écouter un petit peu de notre Histoire, de notre point de vue sur la vie, sur l’humanisme… ».

Quid du choc des civilisations ?

À l’intérieur de l’intelligentsia juive internationale – elle-même directement issue de la tradition religieuse et messianique juive, qui se présente sous une forme laïcisée – il existe, entre autres, deux tendances apparemment opposées : d’une part la tendance néo-conservatrice qui prône un choc des civilisations, qui a été théorisé par l’historien et géopolitologue israélo-britannico-américain Bernard Lewis [17] (de confession juive), qui a activement œuvré au sein de l’establishment étasunien en faveur de la destruction du monde musulman, à commencer par l’Irak.

Et d’autre part, une tendance planétarienne (néologisme ryssenien) qui travaille à faire fusionner les peuples et les cultures (à l’exception du peuple juif qui doit rester pure). Un des représentants de cette tendance est Jacques Attali ; qui a d’ailleurs déclaré – en marge de la conférence de Riyad, lors d’une réunion de réflexion organisée par Jose Manuel Barroso (conseiller à la banque juive américaine Goldman Sachs) –, en rejetant le « choc des civilisations », que l’Europe ne connaissait pas de tels conflits [18].

Mais il ne faut pas s’y tromper, si Attali prône le métissage accompagné d’un libéralisme économique débridé, il n’en reste pas moins un partisan de la guerre mondiale, qui est nécessaire à l’établissement d’un gouvernement mondial [19]. Par ailleurs, il fait partie de ce dispositif consistant à envoyer l’Arabie saoudite dans une guerre contre l’Iran (toujours au profit d’Israël) dans le cadre d’un choc des civilisations régional opposant sunnites et chiites.

Toujours dans cette stratégie du « diviser pour régner », vous avez l’historien et géopolitologue juif sioniste Alexandre Adler, qui soutient l’Iran en opposition à l’Arabie saoudite. Et il se trouve toujours et partout des idiots pour tomber dans le piège. En effet, Alexandre Adler a été invité (ainsi que Serge Klarsfeld et sa femme), sous le mandat de Rohani, par la tendance libéral israélo-compatible (à laquelle appartient Rohani), à l’Ambassade d’Iran de Paris en février 2016 pour fêter l’anniversaire de la Révolution islamique d’Iran.

Une invitation qui fait suite à l’opération de séduction d’Alexandre Adler, qui avait déclaré en 2012 :

« Le peuple iranien est aujourd’hui comme hier le plus proche, et de loin, du peuple juif. Et certainement, s’il y a un peuple qui est imperméable à l’antisémitisme, c’est bien celui-là. Donc une guerre contre l’Iran, serait la mauvaise guerre, au mauvais moment avec le mauvais ennemi… Je pense que l’ennemi principal est représenté par le rassemblement des extrémistes sunnites arabes, qui est une espèce de synthèse entre le nasserisme et les Frères musulmans qui, à partir de l’Égypte, prépare l’encerclement d’Israël, et qui sont payés par le Qatar et l’Arabie saoudite… Donc nos alliés face à eux ce sont les chiites, qui, comme toutes les minorités religieuses de la région, sont bien entendu les Iraniens » [20]

Nous avons affaire une élite internationale dont les représentants soutiennent systématiquement les deux camps, en Orient comme en Occident, dans toutes les configurations, pour les entrainer dans des guerres dont ils sont les seuls bénéficiaires.

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